J’ai une double culture : franco-portugaise. La couture, le crochet, les broderies font partie de ce que les femmes de ma famille m’ont transmis, par ricochet j’en ai fait mon métier.
Adolescente, j’étais passionnée par les vêtements des années 50 que je chinais mais j’avais interdiction de les porter. Une croyance familiale affirmait que ces « peaux cédées » pouvaient être porteuses de l’énergie de leur propriétaire. Pour contourner l’interdit, je me suis mise à les maquiller en cachette. Je n’imaginais pas alors que ce petit jeu de « raccommodage » m’indiquerait une voie de création riche en possibilités.
Styliste underground au Portugal, créatrice de robes de mariée à Nantes, transmutant des vêtements dans mon atelier « au 13 » à Paris, modiste et costumière, mon parcours est riche en expériences créatives et en rencontres.
Mes défilés ont été imaginées comme des histoires. Dans cette continuité j’ai développé, peu à peu, un travail de réflexion autour des histoires des vêtements d’affection.
De mes premières fripes chinées à l’adolescence, raccommodées, transformées à mes transmutations textiles symboliques , j’ai inscrit ma démarche de création dans une voie de recherche... où la mémoire est mon fil d’Ariane !
Textiles, vêtements, broderies, débarrassés de leur utilité immédiate sont mon creuset, ma matière première, un médium qui fait écho à ma quête de sens...